Décentraliser les laboratoires pour une détection rapide des cas de mpox en République démocratique du Congo
Kinshasa – En République démocratique du Congo, les efforts sont en cours pour améliorer l’accès au diagnostic de la mpox. De janvier à août 2024, seuls 36 % des cas suspects de mpox étaient testés dans le pays. En effet, sur les 370 appareils GeneXpert existants dans les 26 provinces du pays, seulement 240 étaient fonctionnels et desservaient 329 zones de santé sur 579, limitant ainsi les capacités de diagnostic du pays. Face à l’urgence, les autorités sanitaires avec l’appui de leurs partenaires ont investi pour la décentralisation des services de laboratoire.
En août dernier, huit laboratoires additionnels ont été installés pour tester les échantillons de mpox dans cinq provinces, ciblant huit localités (Mbandaka, Ingende, Goma, Bukavu, Kamituga, Kisangani, Boende et Kinshasa). Cette décentralisation des laboratoires est fondamentale pour confirmer plus rapidement les cas, déclencher le plus tôt possible les mesures de riposte y compris assurer des traitements appropriés aux malades.
« Le renforcement du diagnostic permet de surveiller la transmission et la propagation géographique ainsi que de suivre l’évolution de la transmission de la maladie », explique la Dre Olga Ntumba, point focal laboratoire au bureau de l’OMS en République démocratique du Congo.
Pour assurer le fonctionnement effectif de ces laboratoires décentralisés, 3 500 cartouches GeneXpert ont été livrées aux laboratoires provinciaux le 19 septembre dernier par l’OMS, avec l’appui de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). En plus des cartouches, l’Organisation a également fourni 14000 écouvillons secs et milieux de transport viraux pour assurer des prélèvements de qualité dans toutes les provinces de la RDC, dont l’Équateur, l’une des provinces les plus affectées par l’épidémie, avec celle du Sud Kivu.
« Les bénéfices concrets de la décentralisation des laboratoires sont l’amélioration de l’accès aux diagnostics, la réduction des délais de traitement des échantillons et l’augmentation de la capacité de réponse rapide aux épidémies telles que la mpox actuellement », détaille la Dre Nicole Kumbolani Afuwa, cheffe de Division provinciale de la santé de l’Équateur.
Avec un retard au niveau du diagnostic, la confirmation des cas, la prise en charge des malades, le suivi des cas contacts et la remontée des informations au niveau national se trouvent également retardés, contribuant à la propagation de l’épidémie et mettant en danger la vie des patients.
Grâce aux efforts conjoints, le nombre d’échantillons analysés est passé d’environ 9 700 au 8 septembre à plus 11 400 au 27 septembre. Des diagnostics fiables permettent une confirmation rapide des cas notifiés, un suivi de l’évolution réelle de l’épidémie et la mobilisation des ressources humaines, financières et logistiques dans les zones où les besoins sont les plus importants. Une nouvelle livraison supplémentaire de 12 000 cartouches GeneXpert est planifiée pour les prochains jours.
La République démocratique du Congo concentre 90 % de tous les cas de mpox enregistrés dans la Région africaine, avec plus de 30 600 cas suspects et 988 décès signalés à la date du 26 septembre. L'OMS soutient le pays pour la mise en œuvre du plan national de préparation et de réponse, notamment le renforcement de la surveillance et des capacités de diagnostic, la recherche des contacts, la dotation de médicaments essentiels pour la prise en charge, la fourniture des équipements pour la prévention et le contrôle des infections, la préparation à l'introduction de vaccins, la communication des risques et engagement communautaire et la lutte contre la désinformation.
« Avec le soutien de l’OMS, nous avons amélioré progressivement nos capacités de diagnostic et de détection de la mpox dans la communauté », se réjouit Brigitte Elema Tondoko, chargée de la supervision au centre de traitement mpox de l’hôpital général de référence de Wangata, à Mbandaka. « Nous nous appuyons sur le travail des équipes d’urgences pour surveiller les cas, et nous utilisons au quotidien les médicaments et fournitures médicales reçues pour traités les malades et protéger le personnel de santé de première ligne. Tout cela nous permet de mieux prendre en charge les patients atteints de la mpox et nous gardons l’espoir de contenir cette maladie très prochainement. »
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